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Hommage aux fusillés et victimes civiles natifs de Bordeaux

Publié le 01/08/2019 à 22:56 par mariepierre86 Tags : photos place google centerblog image sur vie france homme base chez saint belle femme travail mort création demain nuit enfant centre

BRUNET Joseph, Ludovic, Eugène

 

 

Né le 2 novembre 1883 à Saint-Junien (Haute-Vienne), fusillé comme otage le 24 octobre 1941 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) à l'âge de 58 ans ; ouvrier électricien ; militant syndicaliste et communiste.

 

 

Joseph Brunet naquit à Saint-Junien, une cité du Limousin marquée, à l’instar de Limoges, par l’influence précoce du mouvement ouvrier.

 

 

D’abord adhérent du Parti socialiste SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière), il se rallia à la majorité qui décida au Congrès de Tours, en décembre 1920, de fonder le Parti communiste français et d’adhérer à la IIIe Internationale.La recherche de travail conduisit Joseph Brunet à quitter le Limousin pour le sud-ouest. Il s’engagea activement dans l’action syndicale.

 

 

À Bayonne, en 1930, il fut condamné le 11 juin pour « atteinte à la liberté du travail » pour avoir organisé un piquet de grève. Il continua à militer à Bordeaux (Gironde) où il était domicilié avec son épouse dans le quartier de Bacalan.

 

 

Joseph Brunet fut victime de la rafle du 22 novembre 1940 qui se solda par l’arrestation de 148 communistes par la police de Vichy, et il fut interné administratif, sans être jugé, à Bacalan puis au camp de Mérignac (Gironde).

 

 

Interrogé par l’inspecteur Laffargue, Joseph s’en tient aux réponses minimales habituelles et à quelques concessions formelles comme la reprise de l’expression officielle « ex-Parti communiste français » (dont on ne sait d’ailleurs, comme dans d’autres interrogatoires, si elle a été réellement prononcée ou s’il ne s’agit que d’une transcription zélée de l’inspecteur).

 

 

Le commissaire Poinsot, connu pour son anticommunisme, le décrivit ainsi dans un rapport au préfet de Gironde :

 

« En période électorale notamment, il était désigné par le parti pour appuyer la campagne du communiste et porter la contradiction aux candidats des autres partis. Intelligent et cultivé, était en vue dans Bordeaux et ses alentours [...] Vieux militant de la première heure, sans interruption, ses sentiments actuels sont inchangés, il ne s’en défend pas d’ailleurs ».

 

 

Son épouse, sans travail et sans ressources, ne perçoit que cinq francs par jour, soit une heure de salaire, et pourtant elle trouve le moyen, grâce à la solidarité de la population du quartier, de porter chaque semaine un peu de nourriture à Joseph pour améliorer l’ordinaire du camp. Elle demanda son élargissement. Le préfet Alype transmit le dossier à la Feldkommandantur le 28 février 1941, accompagné de l’appréciation suivante :

 

« Vieux militant du parti depuis sa formation, ses sentiments politiques sont inchangés, et il ne s’en défend pas. Aussi faut-il le considérer comme un ennemi du régime prêt à participer activement, le cas échéant, à une action révolutionnaire ».

 

Le 6 juin 1941, le préfet répondit à son épouse :

 

« il sera possible d’envisager la libération de votre mari lorsque celui-ci aura donné des preuves tangibles de son renoncement aux idées extrémistes et mots d’ordre propagés par la IIIe Internationale .

 

 


Joseph Brunet fut l’un des cinquante otages désignés pour être fusillés en représailles à l’attentat qui coûta la vie au commandant Reimers à Bordeaux le 21 octobre 1941.

 

 

L’exécution eut lieu au camp de Souge le 24 octobre 1941.

 

 

Une rue de Bordeaux porte son nom.

 

 

 

 

BRUNET_Joseph

 

 

 

 

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MONGE Armand dit  MONGE Raymond 

 

 

Né le 25 février 1920 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) à l'âge de 22 ans ; ouvrier papetier ; militant communiste.

 

 

Domicilié à Bordeaux, Armand Monge était en 1939 secrétaire du groupe du Midi des Jeunesses communistes. Condamné le 1er juin 1940 par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour propagande communiste à un an de prison sans sursis (le sursis fut accordé en appel) et 50 F d’amende, il semble qu’il ait poursuivi ses activités militantes. Il était alors ouvrier à la centrale des usines à papier (CENPA).

 

 

Il fut interné le 22 octobre 1941 au centre de séjour surveillé de Mérignac (Gironde) à la suite de l’assassinat à Bordeaux d’un officier allemand, l’intendant Reimers.

 

 

Marié et père d’un enfant (sa femme était enceinte de leur second enfant), il lui était reproché par les services de police de n’exprimer :

 

« ni de repentir sur son activité passée ni de loyalisme à l’égard du maréchal Pétain ».

 

Sa belle-mère intervint en sa faveur mais en vain, le rapport de police s’étant montré particulièrement défavorable à sa libération.

 

«Monge est un individu peu intéressant à tout point de vue.  Il appartient à une famille inféodée entièrement à l’idéologie moscoutaire.  son attitude au camp était également mauvaise, il n’est pas possible de prendre la requête de Mme Amanieu en considération  », écrivait ainsi l’inspecteur en charge de son dossier.

 

 

À la demande des autorités allemandes, il fut transféré au fort de Hâ (Gironde) le 31 août 1942.

 

 

Maurice Papon, alors préfet, se borne à demander  :« pour lui permettre de régulariser sa situation administrative vis-à-vis du ministère de l’intérieur » (Armand avait été interné sur ordre des autorités françaises) « tous renseignements utiles sur les conditions de transfert d’Armand Monge » le 31 août 1942. C’est tout !

 

 

Le 21 septembre suivant, Armand Monge fut exécuté comme otage au camp de Souge.

 

 

Raymond Monge s’était marié en juin 1939 à Bordeaux.

 

 

Son nom figure sur le mémorial des fusillés de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde).

 

 

 

 

Monge-Raymond

 

 

 

 

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NANCEL-PÉNARD Charles

 

 

Le docteur Charles Nancel-Pénard, né le 1er août 1906  à Boutiers-Saint-Trojan et fusillé comme otage par les Allemands le 24 octobre 1941 à l'âge de 35 ans au camp militaire de Souge à Martignas-sur-Jalle, est un médecin bordelais impliqué dans la lutte contre la tuberculose et un militant communiste engagé volontaire dans les Brigades internationales pendant la guerre d'Espagne puis dans la Résistance.Fils d'un avoué, Raymond Paul Charles Nancel-Pénard .

 

 

Très sportif, il est titré champion de France d'aviron, en simple messieurs.

 

 

Il devient docteur en médecine le 23 octobre 1935 après des études à la faculté de Bordeaux. Au sanatorium Xavier-Arnozan de Pessac où il est affecté, il se spécialise dans la prophylaxie de la tuberculose. Parallèlement, il milite au Parti communiste.

 

 

Fidèle à son engagement communiste, Charles quitte Bordeaux pour l'Espagne en février 1938 afin de prendre part au combat des Républicains .Il rejoint les Brigades internationales  et organise un hôpital de campagne à l'arrière du front. Il rentre en France en octobre 1938, à la dissolution des Brigades.

 

 

De retour à Bordeaux, il ne peut réintégrer le sanatorium et ouvre un cabinet à son domicile. En janvier 1939, il épouse une ouvrière de Caudéran, Marie-Jeanne Marsan.

 

 

Quand la guerre éclate, Charles est mobilisé au 3e bataillon du 218e Régiment d’infanterie stationné à  Bayonne, comme médecin auxiliaire. Mais en raison de ses opinions politiques connues, il est rapidement envoyé dans le sud marocain.

 

 

De retour à Bordeaux après l'armistice, il rejoint dans la clandestinité les dirigeants locaux du Parti communiste. Son domicile est perquisitionné une première fois le 9 mai 1940, puis à nouveau le 22 novembre : la police y trouve un stencil destiné à l'édition d'un journal, et Charles est emprisonné au 24, quai de Bacalan.

 

 

Son épouse Jeannette multiplie les démarches auprès du commissariat spécial et du préfet Alype pour obtenir sa libération. Elle retrouve Ie 7 février 1941 à Biarritz le conseiller municipal Lacour Emile, Ie capitaine de Charles au 3e bataillon du 218e d'infanterie. Celui-ci n'hésite pas à écrire au préfet sous la foi du serment pour témoigner en sa faveur :

 

"Nancel s'est fait remarquer par son dévouement, sa conscience professionnelle et ses connaissances médicales très étendues"... "Sa sollicitude envers Ies hommes n'a jamais confiné à la faiblesse ; il a toujours été très sévère envers tous ceux qui se faisaient porter malades sans raisons valables. Il est Ie seul médecin qui n'hésitait pas à inscrire, Ie cas échéant sur le cahier de visite, la mention "non malade". "Nancel a su mériter l'estime des officiers, Ie respect et l'affection de tous Ies hommes, et lorsqu’il a été désigné pour diriger une infirmerie de poste dans l'extrême sud marocain, son départ a été vivement regretté par tout Ie bataillon ».

 

 

Jeannette retrouve aussi Daniel Estival à Tartas, son capitaine au 218e à Oujda. Lui aussi sous la foi du serment écrit au préfet le 18 février 1941 :

 

"Je savais que Nancel appartenait au Parti communiste. Il appartenait à un parti opposé". Il s'était au début tenu sur ses gardes avec lui, cherchant à s'assurer que son passé n'avait aucune influence sur sa façon de servir. "Le Docteur Nancel était non seulement un excellent praticien mais un médecin militaire extrêmement consciencieux et dévoué ne s'occupant que des ses malades ou consultants, qu'il savait renvoyer avec une sanction lorsqu'il s'agissait de simulateurs" "J'ajoute que lorsque j'ai été souffrant en décembre, c'est à lui que j'ai fait appel". "Pendant son séjour au 218e tous Ies officiers du bataillon le considéraient comme un ami".

 

 

Elle agit également auprès des médecins et porte une pétition à la préfecture dont le contenu illustre l'audience de Charles auprès de ses confrères. A la réception de la pétition, le préfet la fait parvenir au président du Conseil de l'Ordre des médecins de gironde, création récente du Maréchal Pétain. Le président, le professeur Pierre Mauriac, mis en place par Vichy, adresse un blâme à chacun des signataires et renvoie au préfet la pétition sur laquelle il ajoute la mention : "individu dangereux".

 

 

Néanmoins, le préfet fait interroger une nouvelle fois Charles Nancel-Pénard par l'inspecteur Laffargue. Celui-ci l'informe que cet interrogatoire a lieu en vue d'une libération éventuelle et l'incite à signer une déclaration de soumission au Maréchal Pétain. Voici des extraits du rapport fait au préfet le 1er août 1941 par l'inspecteur Laffargue :

 

"En jetant le papier qu'on lui présente, il déclare avec dédain ''Je ne signe pas ça". "A juste titre, Nancel-Pénard peut être classé parmi les internés les plus dangereux car, à sa culture générale, il allie une fraternité de caractère qui fait de lui un homme d'action."

 

 

Le préfet ne s'y est pas trompé lorsqu'en juin 1941 il est décidé de l'enfermer dans un baraquement appelé « baraque des otages », isolé au centre du camp de Mérignac par un dense réseau de barbelés. Charles Nancel-Pénard fait alors partie des 20 internés considérés comme Ies plus dangereux. Lorsqu 'il rejoint avec son barda la place d'appel où doivent se retrouver Ies 20, il entonne le chant "audelà de la vie" repris par le chœur des quatre de la baraque sept qui le suivent pour la même destination. Les gendarmes médusés sont plutôt décontenancés, avant que leur chef essaie timidement de Ies faire taire.

 

 

Enfermé dans la baraque d'otages, il lance I'idée de la grève de la faim, en protestation à ce régime particulier. Les 20 décident d'y participer. Elle durera 6 jours. Ils obtiennent que la journée, la porte soit ouverte et la circulation libre dans le camp. Durant ces jours, Charles Nancel-Pénard veille à ce que chacun boive régulièrement et autorisera un demi-sucre en cas de défaillance

 

 

Le 23 octobre 1941, après que les vingt de la baraque d'otages aient été interrogés, le choix leur est proposé entre le reniement ou la mort, Charles Nancel-Pénard est le plus lucide et parle de la manière dont il faut aborder le peloton d'exécution. Le débat ne sera pas long, les gendarmes entrent dans la baraque, l’appellent ainsi que Roger ALLO, leur met Ies menottes et les transfèrent au Fort du Hâ, au centre de Bordeaux.

 

L’occupant nazi exige une fusillade collective de 50 otages en représailles à l’attentat contre un officier allemand à Bordeaux. Charles Nancel-Pénard fait partie des 50 choisis. Le préfet Alype, dans cette dernière nuit du 23 au 24 octobre, tente une nouvelle démarche. En personne il demande à Charles Nancel-Pénard de renier ses idées pour avoir la vie sauve. Il lui répond :

 

« Mais, Monsieur le Préfet, il vous faut 50 otages. Si je signe demain vous n'en aurez que 49 !» ». « Qu 'importe, répond le préfet, on prendra celui qui viendra après vous sur la liste". Charles Nancel-Pénard rétorque : "Eh bien, Monsieur le Préfet, si je n'avais par d'autre raison de refuser ce marché, en voici une".

 

 

Il est fusillé le 24 au camp de Souge, avec 49 camarades.

 

 

L'aumonier de I'hôpital Saint-André, désigné pour accompagner tous Ies fusillés, a fait le témoignage suivant :

 

« Le docteurCharles Nancel-Pénard a été admirable. Il a réconforté totalement les jeunes gens désorientés devant le poteau d'exécution, leur a fait chanter 'La Marseillaise et, refusant d'avoir les yeux bandés a déclaré : « Je veux voir l'ennemi en face».

 

 

A la demande de sa veuve, la mention " Mort pour le France » lui est accordée au titre de victime civile en février 1941.

 

 

Une rue de Bordeaux et une avenue de Pessac portent le nom du docteur Nancel-Pénard.

 

 

Charles_NANCEL-PENARD

 

 

 

 

Charles_NANCEL-PENARD

 

 

 

 

BORDEAUX décembre 2018 :

 

Dans l’attente de son 2° procès déclenché par l’Ordre des médecins de Gironde pour non paiement de cotisation, Bernard COADOU, médecin retraité sans activité rémunérée, est à nouveau amené à expliquer pourquoi il refuse de financer cette institution ordinale qui devrait par ailleurs le considérer comme exonéré de cotisation. Il vient expliquer ici un des aspects de sa motivation : sa démarche s’inscrit dans la mémoire du Dr Charles NANCEL-PENARD. Ce médecin remarquable a exercé entre autres la pneumologie à Bordeaux. Il a eu un destin funeste organisé par les responsables français de l’époque et l’occupant nazi, avec la complicité active de l’ordre des médecins de Gironde…Ce dernier n’a jamais reconnu sa responsabilité et ne s’en est jamais excusé depuis…

 

 

La responsabilité du conseil départemental de l’ordre des médecins de gironde dans le destin funeste du Docteur Charles NANCEL-PENARD.

 

 

Jeannette, l’épouse de Charles Nancel-Pénard, a donc multiplié les démarches et a fait parvenir une pétition à la préfecture signée de nombreux confrères. Son contenu et la qualité des signataires témoignent de la forte audience qu’avait Charles parmi les médecins :

 

"(...) Monsieur le Préfet, En nous excusant de I'extrême liberté que nous prenons en vous écrivant, nous avons I'honneur d'attirer votre bienveillante attention sur Ie cas de notre ami, Ie docteur Charles NanceI-Penard ; qu'il fût notre élève, qu'il fût notre camarade d'internat, nous avons tous pu apprécier , durant ses études, ses hautes qualités morales et professionnelles. Il passa très brillamment Ies concours de l'Externat, puis de l'Internat des Hôpitaux et enfin celui de Médecin résidant du Sanatorium Xavier-Arnozan. II n'appartenait alors à aucun parti et ne s'occupa jamais de politique avant Ies quelques mois qui précédèrent sont départ pour l'Espagne. Durant le court séjour qu'il y fit de février à octobre 1938, il dirigea un Sanatorium.

 

A son retour, il s'installa. Il se consacra entièrement à sa clientèle, tout de suite fort importante. Il dut ainsi abandonner toute activité politique. Mobilisé Ie 3 septembre, il accomplit consciencieusement sa tâche ainsi que I'attestent tous ses chefs. A la démobilisation, pressé de demeurer au Maroc pour y prendre un poste avantageux, il refusa. Il préférait rejoindre sa fidèle clientèle et sa patrie. Il pensait aussi aux vieux parents de sa femme qui vivent à sa charge et qui sont en ce moment dans une situation fort difficile.

 

Nous pensons, Monsieur le Préfet, que la lecture de ces quelques lignes, vous aura donné la certitude que nous avons tous ; c'est que rien dans la vie passée de notre ami, le docteur Nancel-Penard ne peut le faire assimiler à un individu dangereux pour la sécurité nationale. Nous espérons que sa libération ne saurait tarder et qu’il pourra reprendre son travail, se joignant ainsi à ceux qui, sous la conduite de Monsieur le Maréchal Pétain, veulent œuvrer à la France nouvelle.

 

Nous vous prions, Monsieur le Préfet, d’agréer l’expression de notre haute considération.»

 

 

Bordeaux le 17 janvier 1941 :

Docteurs LAUMONIER ( Chirurgien des Hôpitaux) - G.DUBOURG ( Chirurgien des Hôpitaux) - MASSÉ et L.POUYANNE (Professeurs Agrégés à la Faculté et Chirurgiens des Hôpitaux) - DUPERIE (Professeur à la Faculté de Médecine) - SABRAZES (Professeur Honoraire à la Faculté) - DARMAILLACQ (Chirurgien Résident des Hôpitaux) - DE LACHAUD (Chef de Clinique médicale) - GUICHARD (Radiologiste des Hôpitaux)…etc…

 

 

D’autres médecins signataires s’associent à la pétition en souhaitant que Charles Nancel-Pénard se cantonne à son activité professionnelle et délaisse son activité politique…

 

 

A la réception de la pétition, le préfet la fait parvenir au président du Conseil de l'Ordre, des médecins de Gironde. C’est l’échelon local de l’institution ordinale, créée le 7 oct. 1940 par décret du Maréchal Pétain.

 

 

Le président départemental, Pierre Mauriac, adresse un blâme à chacun des signataires et renvoie au préfet la pétition sur laquelle il ajoute la mention : "individu dangereux". Cet avis au préfet est accompagné de la motion adoptée par le conseil départemental de l’ordre des médecins de gironde dans sa séance du 23 janvier 1941 :

 

« Considérant que le Dr Charles Nancel-Pénard a fait preuve dans le passé d’une activité politique importante en faveur du communisme, qu’étant médecin résident au sanatorium de Pessac, il a profité de l’influence que lui conférait ce poste pour créer dans sa sphère professionnelle de véritables cellules communistes, qu’il a puissamment contribué à dévoyer des camarades d’Internat en parvenant à leur faire partager des opinions extrémistes ; qu’il a pris ouvertement parti pour la guerre des 7 Rouges en Espagne , au point de s’engager dans ce pays dans les rangs de ces derniers ; qu’à son retour d’Espagne, il a continué sa propagande dans le lieu où il s’installe alors ; considérant que dans ces conditions, l’exposé qui fait l’objet de la pétition du 17 janvier 1941 ne traduit pas exactement la véritable attitude qu’a adopté le Dr Nancel-Pénard pendant les années qui ont précédé la guerre, qu’au reste, plusieurs signatures ont fait précéder leur nom de conditions et de restrictions qui sont une preuve évidente de la nocivité du passé du Dr Nancel-Pénard ; considérant que dans la situation présente de la France, aucune indulgence téméraire ne saurait être demandée, aucune imprudence ne saurait être commise dans tous les domaines intéressant la sécurité de la Patrie, Le Conseil de l’Ordre Départemental des Médecins de la Gironde désapprouve la pétition faite par un certain nombre de médecins bordelais en faveur de la libération du Dr Nancel-Pénard et exprime sa confiance respectueuse en l’esprit de justice et de vigilance de Monsieur le Préfet de la Gironde pour prendre toute décision qui lui paraîtra nécessaire ».

 

 

A noter que dans d’autres situations similaires ou l’activité politique était sous le feu de l’administration française de l’époque et de l’occupant nazi, la position de l’ordre des médecins de gironde (et d’ailleurs) était à «géométrie variable».

 

 

Nous avons ainsi des documents relatifs à la situation du Dr Geores Hypoustéguy, médecin à l’époque à Bordeaux, au 71 rue Achard et suspecté lui aussi d’affinité pour le Parti communiste. Dans une lettre du 24 février 1941, la préfecture de la Gironde s’adresse à l’ordre des médecins pour demander un avis à son sujet.. En réponse Pierre Mauriac, dans sa lettre au préfet du 4 mars 1941, fait preuve d’une mansuétude surprenante, si on la compare à la motion ci-dessus, adoptée 40 jours avant. Il ne semble pas anodin que le Dr Georges Hypoustéguy : ait pu poursuivre son activité (de médecin généraliste) toute proche de l’ex cabinet médical du Dr Sabatino SCHINAZI dans cette même rue Achard à Bordeaux ; soit devenu rapidement (dès 1945) un des responsables de l’institution ordinale départementale (il y occupera alors la fonction de Trésorier) pour y siéger pendant plusieurs décennies.

 

 

77 ans après ces événements tragiques, certains nous diront que le temps a passé, que l’ordre actuel des médecins serait né en 1945, que le contexte des années 40 était difficile pour appliquer l’éthique médicale, qu’il faut oublier cette époque …etc…

 

Nous affirmons au contraire que ce travail de mémoire est indispensable et que quiconque, souhaitant négliger ces faits historiques, s’expose davantage au risque de les revivre et fait mourir une 2° fois le Docteur Charles Nancel-Pénard



Le 31 décembre 2018, Bernard COADOU, médecin à Bordeaux.

 

 

 

 

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BLANC Jean, Robert

 

 

Né le 7 juin 1921 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 24 octobre 1941 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) à l'âge de 20 ans ; résistant gaulliste ; membre du réseau Auriac, du réseau Armée des volontaires, du groupe Alliance de la jeunesse (AJF).

 

 

Fils de Jean Émile Blanc et de Marie Lenguin, célibataire, épicier, Jean Blanc était domicilié à Bordeaux.

 

 

Il appartenait au groupe « « Bergez-Auriac » émanation du groupe gaulliste « Alliance de la Jeunesse ».

 

 

Le commissaire Poinsot réussit à infiltrer le groupe à l’aide de Geneviève Sauvaneix employée à la préfecture (condamnée à mort à la Libération).

 

 

Il fut arrêté par la police française le 15 juillet 1941 à Bordeaux pour « aide à l’ennemi » (passage illégal de la ligne de démarcation). 

 

 

Dans l'acte d’accusation du tribunal militaire allemand on pouvait lire :

 

« Jean Blanc appartient depuis avril 1941 à l’organisation. Il assumait le rôle d’intermédiaire entre Bergez et  Pierre Vilain. Il mettait aussi à l’abri chez lui les documents servant de base à l’organisation… »

 

 

Interné au fort du Hâ (Bordeaux, Gironde), puis condamné le 17 octobre 1941 par le tribunal militaire allemand de Bordeaux (FK 529), Jean Blanc a été fusillé comme otage le 24 octobre 1941 dans le groupe des 50 otages, au camp de Souge en représailles à l’assassinat de l’officier allemand Hans Reimers.

 

 

 

 

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Sources - Maitron - google map – MémorialGenwen – Collège Jean Auriac- fusilles-souge.asso.fr – Wikipédia – coordination de défense -sante En Mémoire Du Dr Charles NANCEL-PENARD janvier 2019 - afmd-allier

 

Sources photos : Maitron - Aurélie DE LA SELLE/MémorialGenweb – Françaislibres.net – Mauricette Laprie/Maitron - Jean-Daniel Gaudais - Maryse SALANON pour Rail & Mémoire -fusilles-souge.asso.fr – La Résistance en Gironde - Pierre Antoine GOMEZ/MémorialGenweb – Mémoirevive - Pierre Antoine GOMEZ/ MémorialGenweb -Daniel SUSAGNA/MémorialGenweb – Généawiki – La Dépêche.fr - .malgre-nous.eu – infonormandie.com - MémorialGenweb – Jean-Luc DRON/ MémorialGenweb -reseaualliance – afmd-allier -Chantal BEZGHICHE / MémorialGenweb -