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MOINE André, Michel
Né le 30 janvier 1924 à Payré (Vienne), fusillé le 13 décembre 1943 à Angers (Maine-et-Loire) à l'âge de 19 ans ; élève-instituteur ; communiste ; résistant FTPF ; membre du Front national.
Sa sœur retient de son frère qu’André Moine était un garçon intelligent, simple et très affectueux. Elle ajoute que ceux qui l’ont connu ont tout de suite été conquis par son sourire franc et généreux et sa grande bonté.
André Moine passa sa petite enfance à Seiches-sur-le-Loir (Maine-et-Loire) où son père, Henri, en tant qu’adjudant, était chef de la brigade de gendarmerie. Après son école primaire, il intégra le cours complémentaire de garçons de Baugé (Maine-et-Loire) où il obtint le brevet élémentaire en 1940. Son rêve était alors de rentrer à Saint-Cyr et devenir officier, mais du fait de la guerre et des conditions financières, il passa le concours d’entrée à l’École normale qu’il intégra le 1er octobre 1941. Une fois la guerre finie, il souhaitait rembourser ses études et réaliser son rêve. En attendant, il suivait ses études d’élève-instituteur au lycée David-d’Angers, à Angers, où il était major de sa promotion, baptisée « Cyrano ». Dans le même temps, il était interne à l’EPS Chevrollier à Angers.
André Moine était présent, ce jour d’octobre 1942, où l’ensemble de la promotion « Cyrano » se réunit dans une salle du lycée David d’Angers pendant une heure de permanence. Là, tous s’engagèrent dans la Résistance, dit « le groupe des Normaliens », dépendant du Front patriotique de la jeunesse (FPJ), filiale du Front national.
En décembre 1942, il adhéra aux Jeunesses communistes et s’engagea dans les FTPF ainsi qu’au Front national des étudiants angevins dirigé parRoger Mercier(mort en déportation). Il effectua de nombreuses distributions de journaux clandestins tels que France d’abord et L’École nouvelle, ainsi que des tracts contre l’occupant allemand. Il participa aussi à plusieurs sabotages sur des camions militaires allemands, entre décembre 1942 et janvier 1943, dont l’un à Angers, place de l’Académie.
Dans la nuit du 16 au 17 juin 1943, il participa, avec d’autres FTP au cambriolage de la mairie de Vern d’Anjou (Maine-et-Loire). Mais cette dernière opération clandestine tourna mal. Au retour, ils furent arrêtés par deux soldats allemands. André Moine etRoger Pelluausortirent leur pistolet et blessèrent les deux sentinelles. André Moine reconnut, par la suite, être l’auteur des coups de feu au cours de son interrogatoire par la police.
Dans leur fuite à travers champ,Pierre Porcher dut abandonner sa bicyclette. La police française qui menait l’enquête découvrit sur le porte-bagages une valise contenant ses effets personnels et une liste de Normaliens.
Dans la journée du 17 juin 1943, le commissaire Poupaert de la Section des affaires politiques (SAP), accompagné des inspecteurs Laurent, Thomas et Cartier, investit l’EPS Chevrollier mitraillette au poing. André Moine, Pierre Porcher ,Robert Fontaine, René Tremblay, Paul Roger, Marcel Guilbault, Marcel Bodineau et Coupriefurent arrêtés.
Comme ses autres camarades, il fut interrogé au quartier général du SAP, rue Racine à Angers. Il fut ensuite incarcéré à la prison du Pré-Pigeon à Angers, dans le quartier français.
Le 21 juin, il fut remis aux autorités militaires allemandes et passa dans une cellule du quartier allemand. Là, il resta à l’isolement. Durant cette période, il n’eut le droit qu’à dix minutes de promenade par mois. Il fut tout de même mis, quelque temps, avec d’autres détenus. Mais suite à sa condamnation à mort, le 1er décembre 1943, il fut à nouveau placé en isolement, enchaîné aux pieds et lumière allumée en permanence. Ceci jusqu’au jour de son exécution. Dans un premier temps, son père put le voir au cours de brèves visites. Mais, un jour, celles-ci furent refusées. Il continua tout de même à porter un colis à son garçon. Les gardes prirent le paquet et en échange lui remirent son linge sale et les emballages vides. Un jour, sur le coin d’un mouchoir, les parents remarquèrent un mot tracé à la main : « pot ». Ils découvrirent alors un double fond fabriqué par André dans un pot de beurre : une longue lettre en caractères serrés s’y trouvait. Cette correspondance dura plusieurs semaines. Mais tout s’arrêta après le 1er décembre 1943, date à laquelle André Moine et ses compagnons,Alfred Clément, Pierre Porcher,Julien Alix, Gabriel Alix Adrien Tigeot et Marius Briantfurent condamnés à mort par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 595 d’Angers.
Il fut reconnu coupable d’« aide à l’ennemi et d’être un franc-tireur ». À partir de là, les colis furent refusés. Ses parents reçurent un billet de leur garçon dans lequel il annonçait sa condamnation à mort et concluait par ses mots : « moral assez bas, mais j’espère quand même ».
Le 15 décembre 1943, tous les espoirs s’écroulèrent. Ses parents reçurent un courrier écrit de la main d’André dans lequel il leur adressait un message d’adieu daté du 13 décembre 1943. Ils furent tous fusillés dans la clairière de Belle-Beille à Angers, saufMarius Briantqui vit sa peine commuée en travaux forcés, c’est-à-dire la déportation en Allemagne.
André Moine fut ensuite enterré dans le cimetière de l’Est d’Angers, carré 15, rang 6, tombe 1. Exhumé le 19 décembre 1953, il fut inhumé dans ce même cimetière (no 8706, carré 2, rang 4 Est, tombe 4), dans une concession familiale acquise par son père.
Une rue, ainsi que l’école primaire du boulevard Clémenceau d’Angers portent son nom.
Tous les troisièmes dimanches du mois d’octobre, une cérémonie a lieu devant le monument des fusillés de Belle-Beille au cours de laquelle son nom est cité.
PORCHER Pierre, Marie
Né le 20 août 1924 à Langon (Ille-et-Vilaine), fusillé le 13 décembre 1943 à Angers (Maine-et-Loire) à l'âge de 19 ans ; élève instituteur ; militant communiste ; résistant FTPF dans le Maine-et-Loire et membre du Front national.
Fils de Pierre Porcher, cantonnier, et de Marie-Rose Massiot, ménagère, le 1er octobre 1941, Pierre Porcher intégra l’École normale d’Angers (promotion Cyrano) après avoir été reçu au concours d’entrée. Il était alors élève instituteur au lycée David-d’Angers (Angers) et interne à l’école primaire supérieure (EPS) Chevrollier.
Pierre Porcher s’engagea, en octobre 1942, dans le groupe de résistants des Normaliens qui venait d’être mis sur pied par la promotion Cyrano. Celui-ci dépendait du Front patriotique de la jeunesse (FPJ), filiale du Front national.
Il distribuait des tracts anti-allemands et participait à des attaques de mairie, dont celle de la mairie de Vern-d’Anjou (Maine-et-Loire) dans la nuit du 16 au 17 juin 1943. Ainsi, vers deux heures du matin, Pierre Porcher,Roger Pelluau, André Moine, Alfred Clément, Julien Alix et son frèreGabriel, tous membres du Front national et des FTPF, arrivaient, avec un maximum de précaution pour ne pas être repérés, auprès de la maison communale. Ils se séparèrent en deux groupes : les uns faisaient le guet, tandis que les autres entraient dans le bâtiment.
Son forfait perpétré, le groupe repartit à bicyclette en direction d’Angers. Mais environ une vingtaine de minutes plus tard, soit à 3 h 50, une patrouille de deux soldats allemands exécutant leur service sur la route de Brain-sur-Longuenée à Gené (Maine-et-Loire), au lieu-dit « La Maison neuve », à 1 500 mètres environ au nord de Brain-sur-Longuenée, interpellèrent les six cyclistes qui circulaient à une heure interdite et les appréhendèrent afin de les conduire au poste de police.
En chemin,Roger PelluauetAndré Moine ouvrirent le feu avec leur revolver sur les deux Allemands. Ces derniers ripostèrent sans résultat. Le groupe de résistants prit alors la fuite, laissant les deux soldats blessés derrière eux. Dès le matin, un commissaire et des inspecteurs de la Section spéciale de la 4e brigade de police de sûreté d’Angers et des gendarmes de la brigade de Vern-d’Anjou étaient sur les lieux de la fusillade et débutaient leur enquête.
Sur place, il fut retrouvé quatre douilles de pistolet automatique de 7,65 mm. Et, à environ 500 mètres, les enquêteurs découvrirent : une bicyclette d’homme, couleur noire, sans marque ni plaque quelconque, usagée, la roue avant complètement inutilisable ; une valise contenant un veston en tissu gris, une paire de sandales, un pyjama, des mouchoirs, une chemise kaki, des timbres officiels de la mairie de La Membrolle-sur-Longuenée (Maine-et-Loire) attaquée un mois auparavant environ ; un sac contenant une machine à écrire et des timbres officiels de la mairie de Vern-d’Anjou, cambriolée quelques heures plus tôt ; une pompe d’une autre bicyclette. C’est au cours de cette précipitation que Pierre Porcher avait dû abîmer sa bicyclette.
Mais en abandonnant son moyen de locomotion et tout ce qui était dessus, il allait devenir le responsable involontaire de l’arrestation des normaliens et élèves du lycée Chevrollier membres du Front national.
Après examen de la mallette, les policiers français découvrirent à l’intérieur deux listes : la première donnait des noms de jeunes gens, tous élèves-maîtres de l’EPS Chevrollier ; la deuxième des adresses d’élèves-maîtres. Des documents, ainsi qu’un pyjama laissé sur les lieux portant le n° 54 et les initiales P.P. (Pierre Porcher) permirent d’identifier les auteurs de ce méfait et de procéder à leur arrestation ainsi qu’à celle de leurs complices.
En fait,André Moine et Pierre Porcher l’avaient empruntée hâtivement à un camarade avant leur départ en expédition à la mairie de Vern-d’Anjou. Ils n’avaient pas vu qu’elle renfermait ces deux listes. Les conséquences furent dramatiques pour le groupe des normaliens.
Ainsi, dès le 17 juin dans la soirée, la police allemande se présenta au réfectoire de l’EPS Chevrollier et arrêta six élèves instituteurs, dont Pierre Porcher. D’autres interpellations suivirent, entre autres le 21 juin. Pierre Porcher fut d’abord conduit au siège de la Section des affaires politiques (SAP), rue Racine à Angers, pour y être interrogé. Il fut ensuite incarcéré à la prison du Pré-Pigeon à Angers, dans le quartier français.
Le 21 juin, il fut remis aux autorités militaires allemandes et transféré dans une geôle du quartier allemand.
Le 9 août 1943, une partie des inculpés dans l’affaire de la mairie de Vern-d’Anjou furent déportés en Allemagne. Pierre Porcher resta emprisonné. Le 1er décembre suivant, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 595 d’Angers. Il fut reconnu coupable d’aide à l’ennemi et d’être un franc-tireur.
Son recours en grâce rejeté, il a été fusillé dans la clairière de Belle-Beille à Angers, le 13 décembre 1943 à 8 h 45.
Depuis la Libération, une école d’Angers porte son nom.
Il reçut une citation à l’ordre de la division : « Jeune héros, courageux et brave. Arrêté et martyrisé par la Gestapo, il a été fusillé le 13 décembre 1943, sans avoir dévoilé les rouages de son organisation. »
Tous les troisièmes dimanches du mois d’octobre, une cérémonie a lieu devant le monument des fusillés de Belle-Beille, au cours de laquelle son nom est cité.
La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée le 9 mai 1947.
BASTIANI Laurent
Né le 11 août 1907 à Borgo (Corse), fusillé le 13 mars 1943 à Angers (Maine-et-Loire) ) l'âge de 36 ans ; manœuvre ; résistant FTPF dans le Maine-et-Loire et la Vienne.
Laurent Bastiani, fils de François et de Niellini Prassepia, était marié à Simone Vildaret et était domicilié au n° 49 de la rue des Quatre-Roues à Poitiers (Vienne).
Le 1er juin 1942, il s’engagea dans les FTPF où ses pseudonymes étaient Jean et Andreis. Il devint agent de liaison pour le groupe de Saumur (Maine-et-Loire) dirigé parMarcel Hamon, colonel Courtois,responsable de l’organisation spéciale dans le Maine-et-Loire (1941-1942).
Dans le cadre de son enquête, suite à l’incendie du parc à fourrages à Angers, dans la nuit du 19 au 20 novembre 1942, l’inspecteur OPJ Savin fut sur les traces d’un suspect,Raymond Duchesne. Ce dernier fréquentait d’une manière régulière la maison de tolérance, rue de la Chartre à Angers. Son dernier passage y fut signalé le 9 novembre 1942.
Depuis, averti par sa maîtresse qu’il était recherché par la police, il n’y couchait plus. En revanche, la tenancière informa l’inspecteur Savin qu’un camarade de Duchesne, ayant une pièce d’identité au nom d’Andreisavait l’habitude de venir dans son établissement. Elle précisa qu’il devait revenir dans l’après-midi du 12 décembre 1942. Elle ajouta que cetAndreisavait dit qu’il vivait avec des camarades dans une caverne où étaient entreposées des armes à 15 ou 20 kilomètres d’Angers. Cette femme promit à l’inspecteur de l’avertir par téléphone immédiatement après l’arrivée d’Andreis.
Alerté comme convenu, le 12 décembre, vers 17 heures, l’inspecteur Savin, accompagné d’inspecteurs, se rendit à la maison de tolérance. L’arrestation fut très mouvementée. Les policiers arrivèrent à maîtriser l’individu avant qu’il put faire usage du pistolet calibre 6,35 mm qu’il portait sur lui. Une fois conduit dans la voiture, il fut identifié comme étantLaurent Bastiani.
Ramené au commissariat, il fut entendu par le commissaire Poupaert de la 4e brigade régionale de la police mobile. Il était recherché par la police depuis le 24 août 1942 à la suite de tentatives d’attentats commis à Thouars (Deux-Sèvres) le 20 avril 1942, à Chasseneuil (Indre) le 2 juin 1942 et à Bruxerolles le 27 juillet 1942. Les enquêteurs savaient qu’il appartenait depuis cette époque à l’Organisation spéciale de Poitiers (Vienne) et que depuis il s’était installé à Saumur où il avait été pris en charge parMichel Muzard, alias Henry,responsable militaire du Parti communiste de la région d’Angers.
Au cours de cet interrogatoire mené par le commissaire Poupaert, Laurent Bastiani reconnut être l’auteur ou le co-auteur de quatre sabotages :
Le 2 juin 1942, le sabotage à l’explosif du pylône à haute tension sur la commune de Chasseneuil (Vienne), de la ligne reliant Eguzin à la sous-station de Chaumont, et alimentant la ligne électrique Bordeaux-Paris ;
Le 27 juillet 1942, la tentative d’attentat à l’explosif d’un pylône caténaire soutenant la ligne électrique de la voie ferrée Bordeaux-Paris, à Buxerolles (Vienne). Dans cette opération, il avait été aidé par Eugène Bardon,électricien, domicilié à Poitiers et membre de l’OS de Poitiers ;
Le 20 novembre 1942, l’incendie du parc à fourrages, avenue de Chanzy à Angers. Michel Muzard, Raymond Duchesne, alias François, Octave Delage, alias Martial ou Pierre Bonsergenty avaient aussi participé ;
le 28 novembre 1942, le sabotage d’un signal sur la voie ferrée Saumur-Thouars, sur la commune de Brézé-Saint-Cyr (Maine-et-Loire).
Laurent Bastiani reconnut aussi qu’il était le chef de bande pour ces coups de main et qu’il recevait ses directives de Michel Muzard.
Au cours de cet interrogatoire, Bastiani fut amené à déclarer que ce 12 décembre 1942, à 19 heures, il devait avoir rendez-vous place de la gare d’Angers avecFrançois (Raymond Duchesne) et Martial (Octave Delage).
Le commissaire Guichandut accompagné de sept inspecteurs transporta Bastiani sur les lieux. À 19 h 10, Bastiani déclara queMartialvenait de rentrer dans le café Neau. Après avoir attendu qu’Octave Delagefût ressortie de l’établissement, le commissaire et l’inspecteur Magnou l’arrêtèrent. Vers 19 h 20, ce fut au tour deFrançoisde rentrer dans ce même café. En ressortant, Raymond Duchesne se mit à courir et sortit son arme. Il fut abattu.
Les arrestations ne s’achevèrent pas là. En effet, Laurent Bastiani déclara aussi que depuis plusieurs semaines, il vivait chez lesForest, un couple de cultivateurs, domiciliés à Trélazé (Maine-et-Loire). Ce même 12 décembre 1942, vers 22 h 30, les commissaires Guichandut et Gouillaud, accompagnés d’inspecteurs, ainsi que de deux gendarmes de la brigade de Trélazé firent irruption chez les Forest. Louis Forestétait attablé avecAlbert Quintin, Marcel Loffel et Michel Sardo.Tous les quatre, ainsi queMadame Célestine Forest et Victor Charrierfurent arrêtés et conduits à la brigade de gendarmerie de Trélazé.
Au cours de la perquisition de la ferme, qui dura jusqu’à 3 h 30 du matin, 13 322 tracts ou brochures d’inspiration communiste, différents produits chimiques destinés à la fabrication d’explosifs, deux revolvers, une canne-fusil, des munitions et des documents manuscrits furent saisis.
Enfin, au cours de son interrogatoire avec le commissaire Poupaert, Laurent Bastiani fut amené à déclarer que son chef hiérarchique immédiat dans l’organisation des FTPF étaitMichel Muzard, alias Henry,responsable militaire régional du Parti communiste. Il ajouta qu’il avait rendez-vous avec lui le lundi 14 décembre 1942, à 16 heures, non loin de la gare d’Angers. Il devait arriver de Saumur par le train de 15 h 45. Le lundi suivant, les policiers appréhendèrentHenryqu’avait identifié Bastiani présent sur les lieux.
Suite à cette série d’arrestations, la police française remit Laurent Bastiani aux autorités militaires allemandes.
Le 13 décembre 1942, à 4 heures, avec son ami Octave Delage, il fut incarcéré à la prison du Pré-Pigeon à Angers, quartier allemand. Il y fut amené par la police française affiliée au Sipo-SD.
Le 9 mars 1943, avec Michel Muzard et Octave Delage, il fut traduit devant le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 595 d’Angers présidé par le docteur Heinrich.
Ils furent accusés d’être des francs-tireurs et d’avoir commis des attentats contre l’armée d’occupation, dont entre autres : le sabotage par explosif de pylônes à haute tension à Chasseneuil et Bruxeroles, les 2 juin et 27 juillet 1942, et l’incendie du parc à fourrages à Angers, le 20 novembre 1942.
De retour dans sa cellule (n° 6), Laurent Bastiani grava sur un mur :
« Bastiani Laurent Condamné à mort par le tribunal militaire allemand le 9.3.43 à Angers comme franc-tireur patriote. »
Le 13 mars 1943, à 17 heures, Laurent Bastiani fut exécuté dans la clairière de Belle-Beille à Angers, avec Michel MuzardetOctave Delage.
Il fut ensuite inhumé dans le cimetière de l’Est à Angers (carré 5, rang 8, fosse 9).
Réclamé par sa famille, il fut exhumé le 18 septembre 1948.
Tous les troisièmes dimanches du mois d’octobre, une cérémonie a lieu devant le monument des fusillés de Belle-Beille au cours de laquelle son nom est cité.
TIGEOT Adrien [Pseudonyme dans la Résistance : Didi]
Né le 29 mai 1923 à Rennes (Ille-et-Vilaine), fusillé le 13 décembre 1943 à Angers (Maine-et-Loire) ; instituteur ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF, membre du Front national.
Adrien Tigeot était le fils de Joseph Tigeot et de Louise Blin. En 1924, la famille Tigeot s’installa à Erbray (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Elle revint dans le Maine-et-Loire quelques années plus tard en déménageant à La Chapelle-Hullin.
Entre 1935 et 1939, Adrien Tigeot fut scolarisé au cours complémentaire de Segré. Ensuite, après avoir été reçu au concours d’entrée, il intégra l’École normale (EN) d’Angers, promotion 139-142. En 1939, son père, un grand invalide de la Première Guerre mondiale, suite à l’amputation de ses deux jambes, refusa la nouvelle guerre qui venait de se déclarer.
Le 1er octobre 1941, jeune instituteur public stagiaire, Adrien Tigeot reçut son premier poste à Contigné. Le 1er avril 1943, il fut muté à Fontevraud. Puis, le 3 mai 1943, il fut désigné comme instituteur-adjoint de l’école publique de Corzé.
En tant que communiste, il participa aux premières réunions clandestines du parti dès septembre 1940, avant d’adhérer au Front national en 1941, puis aux Francs-tireurs et partisans (FTP).
Dans la Résistance, il fut « Didi » le commandant des FTP du Maine-et-Loire. Il était le responsable du groupe de résistants mis sur pied chez les étudiants en Médecine et les élèves de l’école primaire supérieure Chevrollier à Angers, dont André Moine, Roger Pelluau, Maurice Duveau(promotion EN 139-142),Jacques Mangel et Gilbert Durand.
Il participa à de nombreux sabotages contre, entre autres, des kiosques de propagande allemande. Il attaqua des mairies pour récupérer des tampons et des tickets d’alimentation, dont celles de Bouillé-Ménard, en avril 1943, et de Contigné, en février 1943.
Le lundi 7 juin 1943 (ou le 2 juin, selon les sources), à 10 h 10, arrivant d’Angers, il posa son vélo sous le préau et rejoignit ses élèves rentrés en classe depuis dix minutes. Il s’adressa alors aux jeunes en leur disant : « Bonjour, les enfants, c’est la dernière fois que vous me voyez. » Ensuite, il ouvrit la fenêtre de la classe et se mit au travail à son bureau.
Quelques instants plus tard, le directeur de l’école et instituteur de l’autre classe aperçut deux hommes coiffés d’un chapeau mou et portant un porte-documents à la main. Arrivés à la porte, grande ouverte, de la classe du directeur, ils lui demandèrent si M. Tigeot était dans sa classe. Croyant avoir à faire à deux démarcheurs, il se retourna et vit Adrien Tigeot par la fenêtre de la cloison séparant leurs deux classes. Il lui fit un signe de la main.
Adrien Tigeot, se doutant de quelque chose, enjamba alors le pupitre d’un élève et passa par la fenêtre pour s’enfuir par le jardin.
En fait, ces hommes étaient des agents de la Section spéciale de la 4e brigade de police de sûreté d’Angers, « section dite pour la propagande et menées antinationales ». L’un des inspecteurs, bousculant le directeur, se précipita sur la porte de communication des deux classes. Elle résista un peu. Le deuxième policier fit le tour des bâtiments mairie-école et poursuivit Adrien Tigeot dans le jardin revolver au poing. Adrien Tigeot, bon coureur, comptait distancer ses poursuivants. Mais, au fond du jardin, deux autres hommes, camouflés dans des cassis, se dressèrent devant lui une arme à la main. Toute résistance était alors inutile. Adrien Tigeot n’était pas armé : il avait laissé son arme dans sa chambre à Angers.
Après avoir fait mettre les enfants sous leur table afin de les mettre à l’abri d’éventuelles balles qui auraient été tirées, le directeur rejoignit les policiers au moment où ils passaient les menottes à Adrien Tigeot.
Ce dernier fut conduit par les policiers dans la chambre qu’il occupait à l’étage chez le couple Morille à Corzé. Ce couple exploitait en même temps un café-restaurant où Adrien Tigeot était pensionnaire. La perquisition ne donna rien, aucune pièce compromettante ne fut trouvée. Et pour cause : Adrien Tigeot avait enlevé tout le matériel compromettant de sa chambre et l’avait enterré dans le jardin de l’école sans prévenir personne. N’ayant plus rien à faire sur place, les policiers conduisirent leur prisonnier à leur quartier général, rue Racine à Angers, où ils l’interrogèrent.
Il fut incarcéré à la prison du Pré-Pigeon à Angers. Le lendemain, mardi 8 juin, dans un rapport au préfet du Maine-et-Loire, l’inspecteur d’académie, M. Foster, relata, entre autres, l’arrestation d’Adrien Tigeot ainsi que celles de René Brossard et de Marius Briand. Il le traitait, comme ses camarades, « d’instituteur terroriste » et demanda sa révocation de l’Éducation nationale.
Quelques jours plus tard, l’inspecteur d’académie communiqua au directeur de l’école une demande de rapport sur sa conduite : comment se faisait-il qu’il ne connaissait pas les activités de son adjoint ? Comment se faisait-il qu’il ne savait pas qu’Adrien Tigeot était communiste ? Le directeur répondit que la législation française ne lui permettait pas de connaître la vie privée de son adjoint et que le peu de temps qu’il avait eu Adrien Tigeot comme adjoint expliquait le mutisme de celui-ci sur ses actions.
Environ trois semaines plus tard, le directeur eut la visite d’agents de la Sipo-SD. Ceux-ci lui demandèrent de les accompagner à l’école. Après avoir parlé, ils demandèrent à voir le jardin, puis une bêche. Un des hommes, après quelques recherches et sur indication d’un plan que tenait son collègue, mit au jour un paquet enveloppé de toile. Ce paquet contenait des documents chiffrés et des tampons provenant des mairies de Bouillé-Ménard et de Contigné.
Au cours de la perquisition effectuée au domicile d’Adrien Tigeot, les policiers français avaient trouvé un flacon de chloroforme et un document portant sur l’organisation du Parti communiste en Maine-et-Loire (finances, alimentation, armes, matériel, recrutement, francs-tireurs, planques, relations).
Une fois son enquête terminée, le Service de police anticommuniste (SPAC) d’Angers remit Adrien Tigeot aux autorités militaires allemandes. Probablement le 9 août 1943, il fut transféré du quartier français au quartier allemand de la prison d’Angers.
Le 1er décembre 1943, il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 595 d’Angers, avec Pierre Porcher, André Moine, Alfred Clément, Maxime Bacquet, Julien Alix, Gabriel Alix et Marius Briand(acquitté puis déporté en Allemagne, et enfin exécuté dans une prison de Cologne).
Le tribunal considéra Adrien Tigeot comme dangereux pour la sécurité publique et le reconnut coupable « d’être un franc-tireur communiste et d’avoir aidé l’ennemi ».
Son recours en grâce ayant été rejeté, il a été fusillé dans la clairière de Belle-Beille à Angers le 13 décembre 1943, à 8 h 25.
Il fut inhumé dans le cimetière de l’Est à Angers, carré 12, rang 11, fosse 2. Exhumé, il repose actuellement dans le carré militaire des morts pour la France 1939-1945, n°48, rang 8, tombe 12.
La croix porte la mention « fusillé ».
Le 18 octobre 1961, il fut décoré, à titre posthume, de la Médaille de la Résistance.
Le groupe scolaire des Justices, rue Saumuroise à Angers, porte son nom.
Lors de sa séance du 28 septembre 1992, le conseil municipal de Corzé a décidé à l’unanimité de donner le nom d’Adrien Tigeot à son école publique, suite à la demande de son directeur, Yves Chevallier.
La cérémonie inaugurale a eu lieu le samedi 19 juin 1993.
Dans l’église de La Chapelle-Hullin, une plaque est apposée en sa mémoire.
Tous les troisièmes dimanches du mois d’octobre, une cérémonie a lieu devant le monument des fusillés de Belle-Beille, au cours de laquelle son nom est cité.
Even Yves ,Laurent, Marie
Né le 27 décembre 1921 à Guidel (Morbihan), fusillé le 17 mai 1944 à Angers (Maine-et-Loire) à l'âge de 23 ans ; ajusteur mécanicien ; résistant ; membre du réseau Cohors-Asturies.
Yves Even était le fils d’Yves et de Marie Kermabon qui était décédée en 1937. Au début de la guerre, il vivait chez son père à Nantes, avenue Gustave-Flaubert. Il était ajusteur sur métaux aux ateliers de Nantes Saint-Joseph-des-Batignolles dépendant de la Compagnie générale de construction de locomotives.
Avec l’occupation allemande, l’esprit de résistance se développa chez les Even. Ainsi, en juin 1940, le père d’Yves aida un marin anglais à rejoindre l’Angleterre en lui fournissant des papiers d’identité.
À une date inconnue, il fut recruté au sein du groupe « Basse Loire » du réseau Cohors-Asturies parÉmile Lagarde.Les deux hommes s’étaient certainement connus à l’École nationale professionnelle Livet à Nantes, car l’un y fut professeur et l’autre élève.
Il reçut le matricule RK 281. Il informa rapidement sa famille de son appartenance à la Résistance et des risques qu’il encourait. Il dit à son père que si, un jour, on venait l’arrêter à la maison, il s’enfuirait par le toit car sa chambre était mansardée et possédait une lucarne.
Au début de 1943, il reçut une convocation à une visite médicale pour aller au Service du travail obligatoire (STO). Il se rendit au rendez-vous, le lundi 15 mars 1943, au musée des Beaux-arts de Nantes. Mais, rendu sur place, il apprit qu’en fait il n’était pas inscrit sur les listes. Il retourna alors chez lui. Sa famille connut l’explication de cette situation après la guerre.
En fait, des membres du réseau Cohors-Asturies étaient intervenus auprès des fonctionnaires du STO pour qu’il ne parte pas. Ainsi, officiellement, l’usine des Batignolles le considérait comme travailleur indispensable, d’autant plus que cette société travaillait pour le Reich allemand. Par conséquent, il put être dispensé de partir en Allemagne. Sa présence dans cette entreprise était utile pour la Résistance.
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A propos d'Adrien Tigeot, je voudrais signaler la page Wikipedia consacrée à Noëlla Rouget, née Peaudeau, qui est la Noëlla citée dans la lettre qu'Adrien adresse à ses parents, avant son exécution. Certaines sources ont dit, par erreur, que Noëlla était morte en déportation, mais elle est bel et bien revenue de Ravensbrück et vit aujourd'hui à Genève : https://fr.wikipedia.org/wiki/No%C3%ABlla_RougetJe pense que Noëlla devait être sa fiancée et à du elle être aussi de la résistance. Du moins je l'ai compris ainsi.http://mariepierre86.centerblog.net
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