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Hommage aux Fusillés d'Amiens et natifs de la ville

Amiens, Rue Voltaire (31 août 1944)

 

Lors de la Libération de la ville trois hommes furent tués rue Voltaire au carrefour de la rue d’Allonville.

 

L’armée britannique libéra la ville, aidée par les résistants FFI, après des combats près de la citadelle et au niveau des ponts de la ville minés par les Allemands.

 

En sauvant le pont de Beauvillé de la destruction, les FFI facilitèrent la poursuite de l’avancée des armées alliés vers le nord. Le 31 août dans le quartier Saint-Pierre, les soldats allemands s’accrochèrent à leur position entre la route d’Allonville et la rue Voltaire, au "chien de Défense". Dans les combats, trois résistants furent tués au cours d’escarmouches.

 

DOUAY Roland né le 3 février 1925 à Amiens, FFI, tué d’une balle au front il avait 19 ans ; une rue porte son nom.

 

FRANCOIS Victor né le 27 mai 1898 à Pressoir devenu Pressoir-Ablaincourt (Somme), surveillant de prison il avait 46 ans , une impasse située près de la rue Voltaire porte son nom.

 

ONFRAY Rogerné le 12 mars 1904 à Paris il avait 40 ans , une rue au bas de l’hôpital Saint-Victor porte son nom.

 

Ils ont été inhumés dans le carré des corps restitués dans le cimetière Saint-Pierre d’Amiens.

 

Une plaque commémorative apposée rue Voltaire rappelle leur mémoire.

 

 

80-49553_1

 

 

 

BLEUET Germain



Né le 31 juillet 1897 à Flers-sur-Noye (Somme), fusillé vers avril 1944 à Arras (Pas-de-Calais) à l'âge de 47 ans ; cheminot SNCF ; résistant ZF et OCM.



Sous-chef de la gare principale d’Amiens (Somme), Germain Bleuet habitait boulevard Bauvillé à Amiens. Il était marié à Marguerite Beaussart et père de deux enfants.

 


Affilié au mouvement Libération en juin 1943, il collectait des renseignements sur les transports militaires et des informations sur la ville d’Amiens.



Pour le mouvement, il assurait la liaison entre Paris et les différents agents des lignes Amiens, Le Tréport, Rouen et Boulogne-sur-Mer. Mais Bleuet était également agent du grand réseau belge de renseignements, Zéro-France. À ce titre, il collectait et transmettait des données importantes sur l’implantation des sites des tirs des armes secrètes d’Hitler, les célèbres V1 et V2 dont les constructions émergeaient en nombre depuis le printemps 1943 sur les côtes du Nord de la France.

 


Selon le témoignage de son collègue d’alors (M. Lemaire), Germain Bleuet fut interpellé le 8 mars 1944 en gare d’Amiens par le chef de gare allemand puis par deux agents de la Gestapo qui fouillèrent son bureau et se saisirent de deux enveloppes cachetées. L’une contenait le relevé des transports militaires passés à Longueau dans la semaine écoulée, l’autre des plans sur calque avec l’indication « Adam-Paris ».



Germain Bleuet et l’un de ses collègues (qui fut ensuite relâché) furent longuement interrogés dans les bureaux de la Gestapo rue Jeanne-d’Arc à Amiens. Le domicile de Germain Bleuet fut ensuite perquisitionné et sa famille interrogée sur ses fréquentations.



Selon la police française, la Gestapo accusait Germain Bleuet d’espionnage et son dossier s’intitulait « Affaire Dupont ». Ses collègues apprirent le 20 avril 1944, par un cheminot, sa détention à Arras.

 


Selon d’autres témoignages, Germain Bleuet appartenait à quatre réseaux de Résistance. Contrairement à certaines informations, il n’aurait pas directement participé à l’opération dite « Jéricho » du 18 février 1944 (bombardement de la prison d’Amiens) mais il aurait été arrêté dans le cadre de la recherche des évadés qui a suivi cette opération.

 


De la citadelle d’Amiens, il fut rapidement transféré à la prison Saint-Nicaise à Arras puis dans une cellule de l’Hôtel du Commerce à Arras, le siège de « l’ange gardien des V1 » ou Abwehr d’Arras.



Les principaux responsables de l’OCM, dont Germain Bleuet, ont été confrontés tour à tour avec Roland Farjon. Celui-ci, responsable de l’OCM pour la Zone nord, avait été arrêté le 23 octobre 1943, en possession de la liste des membres de son organisation. Il leur conseilla, pour, dit-il, éviter la torture, de ne rien cacher puisque la police allemande était déjà informée.

 


C’est vraisemblablement le 5 avril 1944 que Germain Bleuet et onze autres résistants ont été condamnés à mort par le tribunal spécial du 65e corps d’allemand alors réuni à la caserne Schramm à Arras. Il fut aussitôt fusillé dans les fossés de la citadelle d’Arras.



Les douze corps sans sépulture ont été retrouvés après la libération d’Arras, le 23 octobre 1944, à la suite de sondages, dans une fosse commune soigneusement dissimulée par les nazis. Ils n’ont été identifiés que par des détails de leur physique ou de leurs vêtements.

 


Le nom de Germain Bleuet a été donné à une rue d’Amiens et figure sur la plaque du monument aux morts de la gare d’Amiens.



 

Bleuet_Germain

 

 

 

TEMPEZ André, Georges



Né le 22 janvier 1897 à Doullens (Somme), fusillé le 5 avril 1944 à Arras (Pas-de-Calais) à l'âge de 47 ans ; agent d’assurances ; résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) et du réseau Zéro-France.



Fils de Léon, maître d’hôtel, et d’Albertine, née Voyez, maîtresse d’hôtel, André Tempez s’était marié le 24 juin 1922 à Doullens avec Édith Seze et était domicilié à Amiens (Somme).


Ancien officier d’état-major, il dirigeait à Amiens les équipes de déblaiement de la défense passive. Il était fortement impliqué, avec le Docteur Mans, dans le service de renseignements Centurie de l’OCM.


Premier responsable de la région A de l’OCM, il démissionna de cette responsabilité en avril 1943, à la suite de conflits avec Roland Farjon.



Arrêté le 12 novembre 1943 à Amiens par la Feldgendarmerie pour « aide à l’ennemi », interné à la citadelle d’Amiens, il fut ensuite pris en charge, le 2 décembre 1943, par l’antenne de l’Abwehr d’Arras, « l’ange gardien des V1 », installée à Saint-Quentin (Aisne).

 

Renvoyé le 12 décembre à Amiens, il s’illustra par son abnégation lors de l’opération dite « Jéricho » (bombardement de la prison d’Amiens le 18 février 1944), où il dégagea les blessés au lieu de s’enfuir.

 

Au début mars 1944, une automobile en provenance de Paris, avec à son bord le colonel  Alfred Touny, chef national de l’OCM, et  Jean Cavaillès, chef du réseau Cohors-Asturies, arriva à Amiens pour prendre André Tempez. Tous les trois furent alors emmenés à Arras, dans les cellules de l’Hôtel du Commerce, siège de « l’ange gardien des V1 ». Celui-ci y rassembla les principaux responsables de l’OCM, et les confronta tour à tour avec Roland Farjon, responsable de l’OCM pour la Zone nord, qui avait été arrêté le 23 octobre 1943 en possession de la liste des membres de son organisation. Roland Farjon leur conseilla pour, dit-il, leur éviter la torture, de ne rien cacher, puisque la police allemande était déjà informée.


Au terme de l’instruction de l’affaire, André Tempez fut condamné à mort, le 5 avril 1944, par le tribunal spécial du 65e corps d’armée allemand qui siégeait à la caserne Schramm.



Il a été secrètement fusillé le jour même dans les fossés de la citadelle d’Arras avec onze autres grandes figures de la résistance locale et nationale.


Les corps, sans sépulture, furent retrouvés le 23 octobre 1944, après la libération d’Arras, à la suite de sondages, dans une fosse commune soigneusement dissimulée par les nazis. Ils n’ont été identifiés (notamment par le commandant Lhermitte, responsable départemental de l’OCM) que par des détails de leur physique ou de leurs vêtements.


André Tempez a été décoré de la Croix de guerre avec palmes, de la médaille de la Résistance et cité à l’Ordre de l’Armée à titre posthume.


Une rue de Doullens porte le nom d’André Tempez.

 

Par délibération municipale de la ville d’Amiens le 31 mars 1950, une rue créée parmi des logements de la reconstruction de 1949 sur un terrain de la "Fosse au lait" dans le quartier de Saint-Honoré a reçu également son nom.

 

 

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MICHELIS Madeleine, Marthe, Thérèse



Née le 22 août 1913 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), morte sous la torture le 15 ou le 16 février 1944 à Paris (XIVe arr.) à l'âge de 31 ans  ; professeur de lettres ; résistante du réseau Shelburn.

 

Madeleine Michelis est la fille de Victor Michelis et Lisa Schrub (officiellement Jacques et Eugénie). Sa mère, née de parents mosellans, exerçait le métier de gouvernante. Son père, d’origine italienne, était artisan-bottier. Il travailla pour les grandes maisons de la place Vendôme (Ellenstern, Greco), puis, fin 1913, après la naissance de Madeleine et la fin de son service militaire au 28e régiment d’infanterie de la rue de la Pépinière, il acheta un fond de commerce, situé au 147 avenue du Roule à Neuilly-sur-Seine, ville où le couple s’était fixé après son mariage, en 1909.

 

Mobilisé le 3 août 1914, Victor Michelis participa aux combats de Charleroi, de Guise, de la Marne, de Champagne, d’Artois, de la Somme, de Verdun et du Chemin des Dames avec le 28e régiment d’infanterie. Devenu radio en 1916, il fut fait prisonnier en mai 1918 mais s’évada en septembre. Démobilisé après l’armistice et décoré de la Croix de guerre, Victor Michelis abandonna son métier de bottier pour se consacrer entièrement à la réparation des chaussures. 


En 1919, Madeleine Michelis entama sa scolarité à Neuilly, non loin de l’échoppe de son père, à l’école communale des filles, située au 94 avenue du Roule.

 

En 1925, à l’issue de l’école primaire, elle réussit le concours des bourses et poursuivit son cursus dans sa ville natale, rue Pauline Borghèse, au cours secondaire de jeunes filles, qui accueillait quelques boursières par convention avec l’État.

 

En 1932, Madeleine Michelis obtint les prix d’excellence et le baccalauréat littéraire avec mention A, puis prépara le concours de l’École normale supérieure de Sèvres dans une khâgne de garçons au lycée Condorcet, où elle fit la connaissance de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, alors jeune étudiant en Sorbonne et ancien de Condorcet.

 

Madeleine Michelis avait gardé d’étroits liens d’amitié avec plusieurs de ses condisciples. Parmi eux, il y avait aussi Bernard Dorival (futur historien d’art et conservateur en chef du Musée National d’Art Moderne), Jean-Marcel Kahn (père de Jean-François et Axel Kahn) et Jean de Baroncelli (qui devint critique de cinéma au Monde).

 

En 1934, Madeleine Michelis fut reçue à l’École normale de Sèvres et intégra la 54e promotion littéraire de l’ENS, suivant alors les cours de licence et d’agrégation en Sorbonne. Elle en sortit professeur de lettres classiques trois ans plus tard, malgré un échec au concours de l’agrégation, qu’elle continua à préparer et qu’elle obtint finalement en 1943.

 

Pour son premier poste, la jeune enseignante fut nommée au Havre dans un lycée de jeunes filles, où elle enseigna le français et le latin. Catholique et membre de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), pacifiste et inquiète face à la montée du nazisme, elle s’indigna du soulèvement des généraux fascistes contre la République espagnole et contribua à l’organisation de tombolas en faveur des réfugiés espagnols, côtoyant notamment le philosophe communiste Valentin Feldman, qui enseignait au collège de Fécamp (1937-1939), après avoir été en poste à Abbeville, dans la Somme. 

 

En septembre 1939, avec le déclenchement de la guerre, Madeleine Michelis fut détachée à l’une des deux annexes du lycée du Havre, à Étretat, où elle enseigna à des classes mixtes comprenant des Havrais fuyant d’éventuels bombardements, des réfugiés de l’Est et des Parisiens repliés dans leurs résidences secondaires. Parmi ses élèves, la jeune Claude Bloch qui épousa ensuite le docteur Bernard Dalsace avec qui elle publia un livre témoignage en 2006 fut impressionnée par sa personnalité.

 

En juin 1940, après la débâcle et l’exode, qui la conduisit à Caen puis en Charente-Maritime, puis l’armistice, elle retrouva ses parents à Pamiers, en Ariège, puis dut rejoindre son poste au Havre.

 

Elle traversa Paris occupé pour retrouver la Normandie et exprima alors son hostilité au régime de Vichy et sa détermination à lutter contre le nazisme : la correspondance adressée à ses parents et surtout à son frère cadet Jean témoigne sans ambiguïté de ses convictions. 


Madeleine Michelis enseigna à l’École primaire supérieure du Havre jusqu’en mars 1941, date à laquelle elle fut affectée, à titre provisoire, à Paris, au lycée Victor Duruy, où elle retrouva parmi ses élèves l’adolescente juive Claude Bloch. Cette dernière raconta qu’à la sortie des cours, Madeleine Michelis, qui la raccompagnait, passait par le ministère de l’Éducation nationale tout proche, rue de Grenelle, et montait quelques minutes dans les bureaux, très probablement pour remettre des plis à une boîte aux lettres de la Résistance.



En 1942, Madeleine Michelis était en effet en contact avec des mouvements et réseaux de résistance recrutant dans les milieux enseignants parisiens : elle fut ainsi mise en relation avec Pierre Brossolette, militant socialiste, professeur et journaliste, (membre du Groupe du Musée de l’Homme puis de la Confrérie Notre-Dame) dont elle devint la collaboratrice sous le pseudonyme de « Micheline ».

 

Elle aurait aussi appartenu au réseau de renseignements Vélite dirigé Rue d’Ulm (ENS) par Robert Piganiol. À cette époque, Madeleine s’était installée chez ses parents, à Neuilly-sur-Seine. Son père servait aussi de boîte aux lettres pour la Résistance.


À la fin de l’été 1942, Madeleine Michelis fut mutée à Amiens (Somme), au lycée de jeunes filles de la rue des Otages, dont le nom évoque la brève occupation allemande de la ville en 1914.

 

Après avoir occupé plusieurs chambres d’hôtel, elle trouva à se loger 6 rue Marguerite Hémart-Ferrandier, un petit appartement, évoqué avec chaleur dans sa correspondance, bien qu’il soit situé près de la rue Jeanne d’Arc où la Gestapo avait établi son siège. Sa correspondance amiénoise, témoignage du vécu d’une femme dans un département au cœur de la tourmente, est un tableau de la capitale picarde meurtrie et apporte notamment des renseignements détaillés sur la vie quotidienne des Amiénois et la situation du lycée.

« C’est à peine si on peut parler d’un lycée » affirme-t-elle dans une lettre datée du 3 octobre 1942 : « ni internat, ni demi-pension. […] Les Allemands en occupent les ¾, plus de bibliothèque, pas de salle de réunion, ni de travail […] personnel incomplet […], ni éclairage, ni chauffage possible. […] Locaux insuffisants avec de temps à autre un Allemand qui colle son nez aux vitres pour regarder à son aise les têtes et les jambes des élèves et des professeurs. […] Le lycée intact, entouré de ruines, n’est pas ou peu réjouissant. Quant au lycée des garçons, il n’existe plus, et personnel et élèves campent sans une aide au conservatoire des Beaux-arts. Les Parisiens ont peine à se représenter la vie des gens par ici. »

 

Madeleine Michelis était en effet très préoccupée par les effets politiques, moraux et matériels de l’Occupation. Elle se veut patriote et démocrate.



Depuis Amiens, à partir de septembre 1942, Madeleine Michelis fut surtout active au sein du réseau Shelburn, une branche du Spécial opérations exécutive (SOE) second des grands services secrets britanniques derrière l’Intelligence service (MI6) créé en novembre 1943 par deux agents canadiens, Lucien Dumais et Raymond Labrosse. Sa mission était de rapatrier en Angleterre des parachutistes et aviateurs alliés dont l’avion avait été abattu en France.

 

Du mois de janvier au mois d’août 1944, huit opérations permirent le transfert en Grande-Bretagne de 135 aviateurs, tombés la plupart dans le Nord de la France, via Paris, Saint-Brieuc et enfin Plouha (Côtes d’Armor). Madeleine Michelis aurait été recrutée par « Claudette » (Marie-Rose Zerling, professeur agrégé de sciences au lycée de Valenciennes), qui dirigeait la section « logements » du réseau et un des quatre groupes d’hébergement, auquel appartenait Madeleine Michelis. Agent du réseau Shelburn, placée sous la direction de « François » Paul Campinchi anglo-saxons disséminés dans la campagne picarde, à leur hébergement, au ravitaillement et à l’attribution de faux papiers.

 

Coupé en deux entre zone occupée et zone interdite, le département de la Somme où opérait Madeleine Michelis, occupait une position stratégique, à proximité des côtes anglaises et sur une zone de passage obligé vers Paris. Il était devenu une zone-frontière et de transit vers l’Angleterre et la France Libre.



A partir de 1942-1943, des centaines d’aviateurs de la Royal Air Force ou de l’US Air Force dont l’appareil avait été atteint, pour la plupart lors du survol de la Belgique et du Nord-Pas-de-Calais (zones de passage des bombardiers alliés attaquant la Ruhr), furent contraints de passer par la Somme, dont le ciel était aussi très protégé par les canons de la DCA. Le littoral picard étant aussi un lieu potentiel de débarquement des troupes alliées d’autre part, des résistants intégrèrent progressivement les réseaux organisés de la zone occupée, comme Sosie, créé à la fin de l’année 1942 par les frères Ponchardier, ou le réseau Pat O’Leary par exemple. 


Dans un rapport rédigé le 27 décembre 1961, Paul Campinchi, chef de la branche parisienne du réseau Shelburn, estimait que Madeleine Michelis avait accompli des actes de résistance dans son réseau à partir de 1943, et devait être homologuée, pour Shelburn, en tant qu’agent P0 (travail occasionnel pour la Résistance) à partir du 1er janvier 1944 et P2 (chargé de mission permanent) du 12 au 15 février. Paul Campinchi ajouta qu’« il ne lui fut pas confié de missions plus tôt et de façon plus continue parce que Claudette [Marie-Rose Zerling] se méfiait de son caractère exalté. »



L’attestation d’appartenance de Madeleine Michelis aux FFC, délivrée par la Direction du personnel militaire de l’Armée de terre (DPMAT) le 15 décembre 1949, indiquait également que « les services accomplis comme agent P2 comptent du 12 au 15 février 1944 en qualité de charge de mission de 3e classe […] et comme services militaires actifs […] correspondant au grade de sous-lieutenant pendant la durée de la mission. »

 

La médaille de la Liberté décernée par les Américains à Madeleine Michelis fait état des services rendus de novembre 1943 à février 1944, date de son arrestation.

 

D’après le dossier américain constitué pour l’attribution de cette décoration, à la demande de la mairie de Neuilly-sur-Seine, Madeleine Michelis se serait occupée d’un aviateur abattu près de Soissons, Norman Shapiro. Dans son débriefing, ce dernier ne nomma pas Madeleine Michelis mais plusieurs de ses amis et contacts, notamment Suzanne Maron, qui a été déportée avec sa mère (morte en déportation) pour avoir hébergé Norman Shapiro à la demande de Madeleine Michelis.

 
Les archives du réseau Shelburn montrent d’autre part que Madeleine Michelis et Marie-Rose Zerling furent en contact dès mai 1942, avant même l’existence du réseau, peut-être dans le cadre du mouvement Libération-nord auquel Marie-Rose Zerling appartient à partir de 1941, assistant notamment Jean Cavaillès, l’un des patrons de Libération-sud puis nord, et le chef du réseau Cohors.



Madame Zerling indique dans un rapport rédigé à Paris le 28 février 1946 que Madeleine Michelis lui avait « demandé de procurer un asile pour deux aviateurs anglais, rescapés du premier raid britannique sur Cologne. L’asile fut immédiatement trouvé, mais finalement les aviateurs ne passèrent pas par nos soins. » Si Madeleine Michelis fut en contact à Amiens avec des membres de Libération-Nord (notamment Georges-Louis Collet, qui enseignait le latin et le grec au lycée des garçons d’Amiens et anima la troupe de théâtre des lycées avec Madeleine Michelis), il n’y a pas d’attestation officielle de son appartenance à ce mouvement. Ni Léon Tellier, responsable départemental de Libération-Nord, dans l’« Historique du mouvement de Résistance Libération Zone-Nord et du Parti socialiste clandestin dans le département de la Somme pendant la période clandestine, septembre 1940-août 1944 » qu’il rédige pour le Comité d’histoire de la seconde guerre mondiale, ni l’historienne Alya Aglan, dans son livre référence, ne mentionnent Madeleine Michelis. En revanche, l’arrestation de Madeleine Michelis fut bien liée à Shelburn. 


Selon le témoignage de Marcelle Moreau, ancienne Sévrienne et professeur au lycée de Valenciennes, Madeleine Michelis était venue à Valenciennes le lundi 7 février 1944 afin de la prévenir de l’arrestation, deux jours plus tôt, de Marie-Rose Zerling. Madeleine Michelis avait été prévenue de l’arrestation de « Claudette » par les parents Zerling, qui appartenaient à la même équipe de « logeurs » qu’elle, ce qui laisse à penser qu’ils avaient tous une relation suivie à cette époque.

 

La Gestapo aurait trouvé le nom et l’adresse de Madeleine Michelis dans les papiers de Marie-Rose Zerling, qui mit en cause, après-guerre, les chefs canadiens, responsables selon elle par négligence de son arrestation.



D’après les témoignages de Jacqueline Tranchard et Camille Legrand, élèves du lycée de jeunes filles d’Amiens en 1944, Madeleine Michelis fit ses adieux à ses élèves, formant une ronde dans la cour intérieure de l’établissement, le vendredi 11 février 1944, et entonnant Le Chant des adieux. Le lendemain, après avoir emmené chez elle une ou deux jeunes femmes juives traquées par la Gestapo, Madeleine Michelis fut arrêtée à son domicile amiénois, avec des papiers compromettants.



Pour Paul Campinchi, les Allemands ont fait une grossière erreur en la soupçonnant d’être chef d’un secteur de renseignements. Les relations de Madeleine avec Claudette et d’autres membres du réseau étaient établies au point qu’elle fut placée dans la même prison qu’eux à Paris. 

 

Dans la liste des membres de l’équipe Zerling, probablement établie dans l’immédiat après-guerre et classée dans les archives du réseau Shelburn, Madeleine Michelis fait figure d’anonyme quand d’autres agents ont droit à une véritable notice biographique :  Etat civil inconnu. Agrégé de l’Université. Professeur au lycée de Lille . Collaboratrice de Claudette. 


D’abord emmenée à la prison d’Amiens, elle fut embarquée avec Marcelle Moreau le 14 février dans un train pour Paris, où elle fut enfermée au lycée Montaigne, dans les locaux de la Gestapo, avec d’autres membres arrêtés du réseau.

 

Le 15 février, elle subit le supplice de la baignoire et mourut le jour même d’après l’état civil, sans heure déterminée.

 

Un témoin affirma cependant l’avoir vue en vie le 16 février 1944 : selon Marcelle Moreau, les membres du réseau ont été transférés vers 13 heures à l’Hôtel des États-Unis, boulevard du Montparnasse, et Madeleine Michelis fut la seule à descendre de la camionnette. Paul Campinchi, son chef de réseau, accrédite la thèse du suicide : Outre qu’il est peu vraisemblable que les Allemands, tout de suite après un premier interrogatoire resté négatif, aient tué un témoin qu’ils croyaient précieux, le témoignage de ceux qui l’ont vue sortir totalement épuisée et se déclarant incapable d’en supporter davantage rend plausible la thèse du suicide. 



Cependant, le rapport d’autopsie du docteur Paul, les états du 6e bureau de la DPMAT et la citation qui accompagne la Légion d’honneur, remise à titre posthume par le général de Gaulle, le 29 octobre 1947, accréditent une autre version. Cette dernière indique :

« Jeune Française admirable, qui s’est entièrement dévouée à la cause de la Résistance, professeur agrégée au lycée d’Amiens, a tout sacrifié au service de la Libération. S’est particulièrement occupée du passage des prisonniers évadés et d’aide aux parachutistes et aviateurs alliés. Arrêtée le 12 février 1944, transférée à Paris, a refusé de parler malgré les pires traitements. A été étranglée le 15 février 1944, trouvant une mort glorieuse au milieu des tortures supportées avec un courage magnifique et sans trahir son secret. Modèle d’abnégation, de foi patriotique. »

 

Son certificat de décès porte aussi la mention « morte par strangulation. » Aurait-t-elle été exécutée par les Allemands ? C’est ce que pensaient certaines Sévriennes, persuadées qu’elle avait tenu tête à ses geôliers.

Les Allemands, après avoir fait courir le bruit de son évasion, ne remirent sa dépouille à la police française que le 21 février. Ce n’est que quelques jours plus tard que son corps fut restitué à ses parents, avec une Grammaire allemande, cachée dans sa serviette, où elle avait gravé, à l’aide d’une de ses épingles à cheveux, un émouvant adieu aux siens :

« Papa et maman chéris, je vous aime, Jean aussi. » 


Ses obsèques furent célébrées dans la plus grande discrétion, le 4 mars 1944, en l’église Saint Pierre de Neuilly. Inhumée au cimetière de Neuilly à Puteaux, elle repose aujourd’hui auprès de ses parents et de ses grands-parents maternels au cimetière de Fontaine-le-Port où sa dépouille fut transférée en 1966 à la mort de son père.



Dès 1944, le conseil municipal de Neuilly-sur-Seine renomma la rue du Marché rue Madeleine Michelis.



En 1945, le conseil municipal d’Amiens s’associa au conseil d’administration du lycée d’État de jeunes filles de la ville afin de lui rendre hommage : une plaque fut apposée « en souvenir de Madeleine Michelis qui fut professeur en ce lycée avant de mourir au service de la France libre » dans le hall d’entrée de l’établissement.

 

C’est en 1975 que ce lycée mixte depuis 1969 – fut baptisé du nom de la résistante. Son nom a aussi été donné à l’école primaire de la rue Madeleine Michelis de Neuilly, ainsi qu’à une rue de Fontaine-le-Port. De même, la salle des professeurs du lycée Condorcet (Paris), où elle fut élève entre 1932 et 1934, porte aujourd’hui son nom.



Sa conduite sous l’occupation lui valut d’être décorée, à titre posthume, de la Légion d’honneur, de la Croix de Guerre, de la Médaille de la Résistance et de la médaille de la Liberté américaine.



En 1997, au nom de l’État d’Israël, Madeleine Michelis fut aussi élevée au rang des Justes parmi les nations par le Mémorial de Yad Vashem (Jérusalem).



Dans le livre publié en 2012 à l’occasion du centenaire du lycée Victor-Duruy, un chapitre lui a été consacré.



En 2013, le lycée Madeleine Michelis d’Amiens, en plus de fêter son 130e anniversaire, célébra le 100e anniversaire de la naissance de Madeleine Michelis et une plaque d’hommage fut apposée sur la façade du groupe scolaire Madeleine Michelis de Neuilly.

 

A Fontaine-le-Port enfin, une plaque signalétique et biographique a été apposée devant l’ancienne maison de la famille Michelis.

 

 

 

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Jean Catelas



Né le 6 mai 1894 à Puisieux (Pas-de-Calais), guillotiné le 24 septembre 1941 à la prison de la Santé à Paris à l'âge de 47 ans ; ouvrier bonnetier puis employé des chemins de fer ; syndicaliste et militant communiste de la Somme ; secrétaire du syndicat CGTU des cheminots du Nord ; député communiste d’Amiens (1936-1940) ; élu membre suppléant du comité central du Parti communiste en décembre 1937 ; chargé de la liaison entre la direction du PCF et les combattants des Brigades internationales en Espagne (1937-1939) ; l’un des responsables de l’Humanité clandestine et du Parti communiste clandestin dans la région parisienne, co-négociateur de la reparution légale de l’Humanité.

 

Jean Catelas naquit à Puisieux, petit village situé au sud-ouest d’Arras, sur le plateau picard. Ses parents étaient ouvriers bonnetiers ; sa mère mourut en 1918 et son père en 1935. Il était marié et père de quatre enfants.


Jean Catelas dut, après avoir obtenu son certificat d’études primaires, s’embaucher à l’âge de douze ou treize ans dans une filature avec un contrat d’apprentissage d’ouvrier bonnetier. Il resta dans la même entreprise jusqu’à la mobilisation de 1914.

 

Versé dans l’infanterie, il fit la quasi-totalité de la guerre au front et participa à la bataille de Verdun. Son courage lui valut d’être décoré de la Croix de guerre avec deux citations. Blessé, il devait par la suite obtenir la Médaille militaire. Aussi, dès sa démobilisation, il entra comme garde-frein à la Compagnie des chemins de fer du Nord en février 1919 et se syndiqua.


L’année suivante, Jean Catelas prit une part active à la grande grève des cheminots, à Amiens où il s’était établi ; il appartenait alors au comité pour l’adhésion à la IIIe Internationale de cette ville et fut l’un des premiers militants de la Somme à adhérer au Parti communiste après le congrès de Tours. C’est cependant sur le terrain syndical qu’il orienta alors son action : créateur du syndicat unitaire des cheminots d’Amiens-Longueau en 1922, il fut appelé la même année aux fonctions de secrétaire du syndicat des cheminots du Nord, affilié à la CGTU, poste qu’il conserva jusqu’en 1932. Malgré son activité politique, les qualités professionnelles de Jean Catelas lui valurent la promotion au grade de chef de train en 1924.


Secrétaire de la cellule d’entreprise des cheminots d’Amiens-Longueau (bastion du PCF en terre picarde), bon orateur, propagandiste infatigable, Jean Catelas était, dans les années 1920, le militant communiste le plus populaire de la région amiénoise. Aussi, au moment où le PCF traversait une grave crise d’effectifs, c’est à lui que les militants firent appel pour mobiliser les énergies lors des élections législatives de mai 1932 : il fut candidat dans la 1re circonscription d’Amiens.


En 1934-1935, il fut l’un des principaux artisans de la réunification syndicale des cheminots du réseau Nord, ce qui renforça son prestige auprès de la classe ouvrière amiénoise, ainsi qu’en témoignèrent les résultats des élections municipales de 1935 à Longueau : tête de liste communiste, il obtint un grand succès personnel en étant élu avec un score remarquable. Mais, le véritable tournant de la carrière militante de Jean Catelas se situa en 1936 et le vit passer d’un rôle départemental à une stature nationale.


À nouveau candidat dans la 1ere circonscription d’Amiens, il fut candidat unique du Front populaire au second tour ; il l’emporta, le 3 mai 1936. Catelas participa activement aux travaux de l’Assemblée nationale. Il fut désigné au congrès d’Arles de décembre 1937 comme membre suppléant du comité central.


Il fut, à partir de janvier 1937, le trait d’union entre le comité central et André Marty dont il aida l’action d’organisation des Brigades internationales ; il effectuait alors un à trois voyages par mois entre Paris et le front espagnol.

 

Le 14 juillet 1938, Catelas était présent sur le front de l’Èbre, encourageant la brigade « La Marseillaise » avant son ultime combat et il fut un des derniers Français à quitter le sol espagnol en compagnie de la Pasionaria.


Malgré l’intensité de son action politique, Jean Catelas ne désertait pas le syndicalisme. Il siégeait encore au bureau de la Fédération CGT des cheminots en 1939. La guerre et l’Occupation donnèrent une inflexion nouvelle au destin de Jean Catelas : il y franchit le pas séparant sa fonction de responsable politique de la gloire posthume du « héros prolétarien ».

 

Selon le témoignage de Michel Couillet, le jour où fut connue la signature du Pacte germano-soviétique, Catelas vint au siège de la section d’Amiens expliquer « la nécessité pour l’Union soviétique devant l’attitude de la France, de l’Angleterre, de la Pologne, qui se refusaient à toute entente pour imposer la paix à Hitler, de ne pas avoir à s’engager dans un conflit qu’elle savait dirigé contre elle et son peuple ».

Les « camarades présents, quelque peu désorientés il faut bien le dire, l’assaillirent littéralement de questions » (art. cit.). Le Parti communiste étant interdit, il adhéra avec les autres députés communistes au Groupe ouvrier et paysan français et signa la lettre du 1er octobre au président Herriot.

 

Catelas fut un des rares députés communistes à échapper, par chance, aux arrestations du début octobre 1939 ; il s’était caché dans la niche du chien pendant la perquisition de son domicile amiénois. Sa connaissance des moyens de transports ferroviaires lui permit de gagner clandestinement Paris.

 

Il fut par la suite inculpé de reconstitution de ligue dissoute et condamné par défaut, le 3 avril 1940, à cinq ans de prison et 5 000 francs d’amende par le 3e tribunal militaire de Paris. Le gouvernement prononça sa déchéance de son mandat parlementaire. Gabriel Péri et lui-même furent les principaux membres du comité central présents à Paris pendant la première moitié de l’année 1940.

 

L’activité de Catelas fut intense au plan syndical comme politique. Les syndicats de cheminots dirigés par les communistes ayant été dissous en septembre 1939, il renoua les contacts et, selon le témoignage de Jules Crapier, présida en juillet 1940, à Clichy, une réunion qui reconstitua la direction clandestine et organisa la mise en place de comités populaires à la base.

 

En liaison avec les dirigeants communistes passés dans la clandestinité, il fut l’un des responsables de l’Humanité clandestine. Ce fut à ce titre qu’il participa en juin-juillet 1940, avec Maurice Tréand, aux négociations avec les autorités d’occupation à Paris, pour assurer la reparution légale de l’Humanité.


On connaît les réticences de Catelas. Le 26 juin au matin, dans le bureau de Me Robert Foissin, il commença par refuser une rencontre à l’ambassade allemande. Cependant, quelques heures plus tard, Foissin, Catelas et  Maurice Tréand furent reçus par Otto Abetz. La conversation porta sur la libération des prisonniers et la publication d’un journal communiste légal.

 

L’après-midi même, chez Foissin, Catelas et Tréand, membres « du comité central du PCF », signèrent une lettre qui précisait l’esprit de la demande communiste. Ce document, publié pour la première fois par Denis Peschanski et dont l’authenticité n’est pas contestée, fait cependant l’objet d’une discussion : qui l’a inspiré ou même rédigé ?

 

Tous les témoignages confirment les réserves de Catelas. Sa fille aînée, qui lui rendit visite à plusieurs reprises pendant cette période, se souvient de son mécontentement. Une nouvelle rencontre avec Abetz eut lieu le 13 juillet 1940.


Resté un des principaux membres de la direction clandestine à Paris, Jean Catelas fut appréhendé à son domicile clandestin le 14 mai 1941, par les policiers du commissariat d’Asnières (Seine, Hauts-de-Seine). Cette arrestation faisait, semble-t-il, suite à l’interpellation d’« Armand », de son vrai nom Edmond Foeglin, un des dirigeants de la commission des cadres, agent de liaison de Catelas et de Gabriel Péri. Catelas vivait sous le faux état civil d’Henri, Félix Benard.

 

Furent également appréhendés dans le cadre de cette enquête : Jules Rouveyrolis, garçon de restaurant, cinquante ans, Lucie Vanhillé, trente-quatre ans – qui lui avaient fourni son logement clandestin –, et Jean Arrachart, entrepreneur de transport à Amiens, gendre de Catelas, interpellé le 15 mai chez son beau-père.


Emprisonné à la Santé, il partagea un temps la cellule de Gabriel Péri, prépara sa défense et celle de ses camarades. Les charges, bien minces, concernaient essentiellement la « lettre aux cheminots d’Amiens » que Catelas avait adressée à ses camarades picards en octobre 1940. Mais le gouvernement de Vichy créa le 9 septembre 1941 le « tribunal d’État » doté de pouvoirs spéciaux.

 

Le procès eut lieu les 20 et 21 septembre 1941. Catelas, l’architecte communiste Jacques Woog et l’ouvrier Adolphe Guyot furent condamnés à la peine de mort.

 

La sentence fut exécutée à l’aube du 24 septembre dans la cour de la prison de la Santé.

 

Les trois militants allèrent à l’échafaud en chantant « La Marseillaise ».

 

Les bourreaux déclarèrent que Catelas s’était jeté lui-même sous la lame en hurlant « Vive la France ».


Enterré au cimetière d’Ivry-sur-Seine, son corps fut exhumé pour être, selon ses vœux, transporté au cimetière d’Amiens dans le caveau de son fils mort en 1940, dans la terre picarde de ses combats.

 

Le souvenir de ce premier cadre important du Parti communiste exécuté pendant l’Occupation demeura très pr<